Rapport commun 2016 sur les centres de rétention administrative par l’Assfam, Forum Réfugiés, France terre d’asile, La Cimade, l’Ordre de Malte et Solidarité Mayotte.


Les six associations intervenant dans les centres de rétention administrative viennent de présenter leur septième rapport commun.


En métropole, 182 enfants ont été enfermés en 2016 (contre 105 en 2015 ; 45 en 2014 ; 41 en 2013 ; 99 en 2012), à Mayotte, il s’agit de 4 285 enfants placés en rétention en 2016.
Les associations intervenant en centre de rétention connaissent bien le traumatisme engendré par les pratiques préfectorales sur les enfants (interpellations nocturnes ou au petit matin, transferts très longs, enfermement en rétention, etc.). 
Il convient de noter que 12 juillet 2016, la France a à nouveau été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH 12 juill. 2016, n° 11593/12). .Combinant leur âge avec la durée de l’enfermement, comme dans son arrêt en 2012 (CEDH 19 janv. 2012, Popov c/ France, nos 39472/07 et 39474/07), la Cour a donc estimé que la rétention des enfants pouvait être constitutive d’un traitement inhumain et dégradant: un espace grillagé de toutes parts, des zones familles séparées parfois d’un simple grillage avec la zone hommes, une très forte présence policière... La Cour sanctionne également l’absence de sécurité adaptée aux enfants (portes extrêmement lourdes qui claquent, aucun équipement pour le bain, etc.). Sans oublier les annonces incessantes par haut-parleur, de jour comme de nuit, qui perturbent fortement les enfants.
En métropole, entre 2013 et 2016, le nombre de familles avec enfants enfermées a presque triplé (entre 2015 et 2016 : augmentation de + 70%). Cette hausse est notamment due aux pratiques des préfectures du Doubs et de la Moselle qui, à elles seules, totalisent 51% des placements réalisés en 2016 (même tendance en 2015). La plupart des familles sont enfermées la veille du vol, avec un départ en pleine nuit, qui s’ajoute au caractère anxiogène de l’éloignement et de l’enfermement.
Selon les six associations, en 2016, plus de 50 000 enfants et adultes ont été privées de liberté dans les centres et locaux de rétention administrative. Une privation de liberté banalisée, alors que trop souvent l’enfermement est inutile voire abusif et illégal.
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